mercredi 24 novembre 2010

Pour la petite histoire...

Passionnée de chaussures depuis mon plus jeune âge, j'ai été élevée dans l'esprit Weston, Cordonnerie Anglaise, Church's, Testoni, John Lobb, Artioli, Berlutti, Bowen, mais surtout avec l'idée qu'une chaussure reflétait l'estime que l'on avait de soi et aussi qu'un joli soulier finissait la silhouette. Très jeune, mes parents m'ont fait découvrir Paris et tout le luxe des grands magasins.

Encore aujourd'hui je tire inspiration du simple fait d'y faire les boutiques. Certains couturiers m'ont marquée plus que d'autres : Yves Saint-Laurent, Christian Dior, Christian Lacroix, Chanel, Kenzo… Je pense que mes parents m'ont transmis un goût certain pour les belles choses et ont éveillé en moi un sens artistique.

Vers quatorze ans, j'ai fait l'apprentissage des Arts Appliqués à l'école Boulle puis de la communication visuelle à Duperré et enfin du graphisme aux Gobelins, l'école de l'Image. Mon expérience de bientôt 10 ans en tant que créatif/directeur artistique dans des agences conseil en communication, m'a permis de me découvrir professionnellement et graphiquement. Toutefois, ma première passion, la chaussure, restait toujours très présente dans mes travaux, et j'ai donc fait, en complément de qualification, une formation de styliste/modéliste à l'AFPA (AFPIC). Ceci constituait pour moi un désir d'extension de mes compétences et un moyen d'affiner ma sensibilité dans le domaine du luxe.

Les premiers que j'ai admirés sont André Pérugia avec son “Hommage à Picasso”, Raymond Massaro et sa sandale bicolore pour Coco Chanel, et bien sûr Roger Vivier, précurseur des talons “choc” et “virgule”, créateur de l'escarpin à boucle carré dédié à la collection “Mondrian” d'Yves Saint Laurent. Ces visionnaires ont su innover et, par la chaussure, sublimer la femme.

J'ai continué d'aimer les souliers d'hommes à travers le magazine “Trépointes”. Je leur trouvais un charme et une classe inouïs que je ne retrouvais pas chez la femme. D'ailleurs j'avais même songé à créer un magazine équivalent de “Trépointes” version féminine lors des mes études en graphisme afin de rester liée à ma passion. À l'époque peu de créateurs communiquaient sur les chaussures féminines, seuls Charles Jourdan, Stéphane Kélian, Patrick Cox, Salvadore Ferragamo et Free-Lance se démarquaient réellement.

Par la suite, j'ai travaillé dans un atelier de bottier, où j'étais à la fois assistante et chef d'atelier. Je créais des modèles, les patronnais, coupais les tiges, m'occupais du finissage... J'étais opérationnelle de la commande à la vente, en passant par la confection. Cette riche expérience m'a révélée mon goût pour les responsabilités, m'a permis de découvrir l'atmosphère qui règne dans un atelier et le rapport que l'on a avec l'objet unique réalisé. En parallèle, j'ai continué mon activité dans la communication en me lançant en free-lance. Pour diverses raisons, le bottier pour lequel je travaillais a fait faillite et je suis retournée à la communication. En effet, l'idée de travailler dans un bureau de style affilié à une usine n'était pas ce que je recherchais. Ne plus pouvoir intervenir manuellement de la conception à la réalisation me semblait frustrant par rapport à la dimension et au travail d'artisanat que je connais.






C'est lors d'un voyage à New York au mois de mars 2008 que j'ai renoué véritablement avec la chaussure au niveau création. Je recommençais à avoir des palpitations à la vue de souliers. Mon déclencheur a été un soulier dans une vitrine de Barbara Bui sur la 5th avenue. Un magnifique Salomé compensé, moiré vert/violet, en écailles de poisson et serti de plumes de paon ! J'enviais la liberté d'expression de son créateur. N'oublions pas que New York est propice à la création et c'est par la série “Sex and the city” que j'y ai découvert les créations de Jimmy Choo et de Manolo Blahnik. Ce séjour a été une révélation pour moi, extrêmement motivant et galvanisant !

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